Édition du jeudi 30 octobre 2003
La pauvreté recule mais touche plus de retraités, selon l'INSEE
La pauvreté touchait moins de personnes en 2000 qu'en 1996, un phénomène marqué par une baisse importante du nombre des "actifs pauvres" mais aussi par une hausse des retraités pauvres, selon l'édition 2003 de "France, portrait social", publiée jeudi par l'Insee.
En 1996, la France métropolitaine comptait près de 4,1 millions de personnes sous le seuil de pauvreté, soit 7,2% de la population ; elles n'étaient plus que 3,7 millions en 2000, soit 6,5%.
Le seuil de pauvreté, qui se situe à 50% de la médiane des niveaux de vie et progresse donc en fonction de ces derniers, s'établissait, en 1996, à 545 euros par mois pour une personne seule, et à 579 euros en 2000, soit une augmentation de 6%.
"Dans ce contexte, pour enregistrer une baisse de la pauvreté, il faut que les revenus des plus défavorisés progressent plus vite", note l'INSEE, qui distingue dans son étude les actifs pauvres et les inactifs pauvres. "La baisse de la pauvreté n'a pas également concerné ces deux populations", précise l'INSEE.
Le nombre d'actifs pauvres (en emploi ou chômeurs) a diminué de 17%, passant de 1,72 million de personnes en 1996 à 1,44 million en 2000, alors que les effectifs des inactifs pauvres ont baissé "d'à peine 7%", passant de 2,37 millions en 1996 à 2,31 millions en 2000.
Parmi les inactifs pauvres, l'INSEE relève que les retraités ont constitué une population en expansion constante depuis 1996. Si 430 000 retraités vivaient sous le seuil de pauvreté en 1996, plus de 470 000 étaient dans cette situation en 2000.
Cette hausse n'est pas seulement due à l'augmentation globale du nombre de retraités au sein de la population (4%, contre près de 10% chez les pauvres), "elle est liée au passage sous le seuil de pauvreté du minimum vieillesse pour une personne seule entre 1997 et 1998".
De même, les effectifs des familles monoparentales et des adultes handicapés, dont le taux de pauvreté est très élevé (de l'ordre de 15%), ont crû, alors qu'à l'inverse ceux des enfants et des étudiants pauvres ont vu leur nombre baisser sur la période.
Chez les actifs pauvres, la baisse enregistrée "est d'abord liée à une diminution continue du nombre de chômeurs pauvres qui est passé de 500 000 à mois de 400 000" sur la période. Une tendance qui s'est faite au même rythme que la baisse globale du chômage. C'est surtout la baisse du chômage des jeunes - souvent pauvres - qui a induit cette baisse.
"Mais chez les moins jeunes, le nombre de chômeurs pauvres a diminué moins vite que le nombre de chômeurs", souligne l'étude.
Par ailleurs, "la réduction des effectifs des travailleurs pauvres a aussi été décisive dans la baisse de la pauvreté des actifs : ceux-ci représentaient plus de 1,2 million de personnes en 1996, contre un peu plus d'un million en 2000", indique l'INSEE.
Mais, remarque l'étude, la diminution du nombre de chômeurs et de salariés parmi les actifs pauvres "ne vont pas nécessairement de pair car un chômeur pauvre qui trouve du travail pourrait devenir un salarié pauvre".</scr
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